Événements

Séance 1
Séminaire doctoral de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ED112) 2020-2021
Archéologie et photographie

INHA, Galerie Colbert, 2 rue Vivienne
23 septembre
Dans la limite des places disponibles

Programme_Archéologie_et_photographie

 

 

Séance 1 « La révolution des images » – Jean-Paul Demoule (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Inrap) (23 septembre)

salle W.Benjamin 17h30-19h
L’archéologie est intrinsèquement indissociable des images, à la fois parce qu’elle montre des objets concrets, et parce que sa profondeur temporelle lui permet de retracer l’histoire des images. D’abord indissociable de l’histoire de l’art, puis chargée ensuite, en tant que « discipline auxiliaire de l’histoire », d’illustrer par ses trouvailles les textes antiques, elle a vu néanmoins le champ de ses objets s’élargir à l’infini, jusqu’à des formes microscopiques, sinon totalement abstraites. Toutefois, étant donné sa popularité dans le grand public, friand de « trésors », sans compter son exploitation touristique, l’archéologie contemporaine continue de recourir abondamment aux images spectaculaires. Les images elles-mêmes sont apparues il y a 40.000 ans à peine, ce qui ne représente donc que moins d’un huitième de l’histoire totale d’homo sapiens. Elles ont accompagné étroitement la complexité croissante des sociétés humaines, avec les préoccupations successivement apparues autour de la sexualité, de la mort, et enfin du pouvoir, qui se sont superposées sans se remplacer, même si l’ostentation profane a occupé au fil du temps une place grandissante. (J.P.D)

 

 

PRESENTATION GENERALE

Les pratiques antiquaires, dans leur ensemble, ont depuis leurs origines, nécessité le recours à la description iconographique pour archiver, inventorier et classifier les productions matérielles du passé. Le croquis, le dessin, l’estampage, la photographie ont ainsi accompagné la diffusion du savoir archéologique et entraîné une mutation des pratiques exploratoires, dont les méthodes ont mis des siècles à se mettre en place, pour arriver a la création d’une discipline archéologique structurée. À cet égard, l’archéologie, en tant que science moderne, s’est en grande partie fondée sur ce système d’enregistrement des données, faisant passer l’homme de terrain d’un simple chercheur de trésor à « l’homo archeologicus » (A.Schnapp). C’est donc cette volonté d’archivage visuelle qui a permis de poser les fondements d’une approche de plus en plus précise et rationnelle des vestiges archéologiques, en explorant leurs natures, leurs formes, leur
chronologie et leur contexte de production.
L’invention de la photographie marque une étape supplémentaire dans ce processus de scientificité progressif de la recherche archéologique, par la constitution de nouveaux protocoles techniques. En effet, l’utilisation de ce médium consacre de nouvelles normes en matière de relevé et impose la photographie comme l’outil qui bouleverse véritablement la pratique de la fouille, non seulement pour ce qui concerne l’enregistrement de la stratigraphie, mais également pour la documentation du matériel exhumé.
Avec la 3D s’annonce une nouvelle « révolution des images » (J. Demoule), en plein essor depuis au moins ces deux dernières décennies, les nouvelles technologies modifiant considérablement les modes d’exploration du passé. Si l’archéologie comprend déjà aujourd’hui un grand nombre de spécialités, on ne peut nier l’existence d’un nouveau domaine, dont les possibilités scientifiques commencent à peine à être effleurées, tant et si bien qu’il ne possède pas encore de terme propre le définissant. Les archives photographiques ouvrent pourtant des perspectives scientifiques passionnantes, aussi bien pour la recherche de terrain que pour l’historiographie.
À travers l’interventions de spécialistes et l’évocation d’expériences de terrains, ce séminaire souhaite ainsi tenter de définir ce nouveau champ disciplinaire de l’archéologie contemporaine. Organisé sous la forme de séances thématiques mensuelles, celui-ci se destinera en priorité aux doctorants mais également à l’ensemble de la communauté scientifique. Il bénéficiera d’une page sur Hypothèses (sous la forme d’un «carnet de séminaire »), qui gardera la trace des résultats scientifiques obtenus et permettra la publication régulière des communications proposées. (A.Y)

 

Contact : Anissa.Yelles-Chaouche@univ-paris1.fr